Deux expositions des résultats du projet "Mémoriaux vivants" ont eu lieu : dans la Maison du site commémoratif et éducatif de la Conférence de Wannsee (Berlin/Allemagne) entre mars et mai 2022 et en Biélorussie (Minsk, Novogrudek) pendant l'été 2022. Commissaire des expositions : Roman Kroke (coordinateur pédagogique et artistique du projet).
Les panneaux de l'exposition sont disponibles en téléchargement dans le PDF.
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BERLIN (Allemagne)

l'exposition et le film créent une sorte de complémentarité. L'exposition montre des faits, contextualise la conférence, développe les itinéraires de ses protagonistes (dont certains vivent étonnamment vieux). Le film fait le détour par l'art. Et ce pas de côté permet d'ajouter aux faits une dimension sensible, qui sans doute ne permet pas de les expliquer, mais peut-être de les comprendre, au moins un peu. Bruno CARLIER, visiteur et professeur d'histoire à l'Université de Lille, France

La visite de la maison de Wannsee a été une véritable révélation. L'exposition jette une lumière vive et sans complaisance sur les rouages et la pensée au cœur du Troisième Reich. Le remarquable film d'André Bossuroy va plus loin en utilisant Wannsee comme point de départ pour explorer l'expérience vécue de la "solution finale", à travers des analyses d'experts, des témoignages et des créations artistiques personnalisées. Le film réunit habilement l'art, l'histoire et le souvenir. Michaël LAVIN, visiteur et artiste (Lille, France)

La villa Wannsee, villa de la grande bourgeoisie berlinoise, domine les eaux bleues du lac, c’est un endroit idyllique. Pourtant aujourd’hui les panneaux la signalent comme un lieu de tourisme de Mémoire. Le 20 janvier 1942, une conférence de hauts fonctionnaires nazi y a « planifié » la solution finale de la « question juive ». Le film Living Memorial introduit de l’humain, là où on décida administrativement le « traitement » des Juifs d’Europe, l’exclusion de leur vie. A contrario, le film montre l’inclusion des hommes d’aujourd’hui qui se souviennent et travaillent dans la sympathie lors des ateliers créatifs. Deux expériences sont présentes autour de l’initiative de Roman Krohe. La première à Wannsee pour se débarrasser des a priori concernant ce lieu, la seconde dans la forêt de Naliboki à 50 kilomètres de Minsk en Biélorussie, lieu du musée de la Résistance juive, un maquis et un refuge créé par la famille Bieski. A la villa les photos deviennent des métaphores. Elles tentent de comprendre ce qui a pu se passer dans la tête de ces bourreaux de 1942, dont l’étrange normalité du travail de consciencieux fonctionnaires interroge sur l’exclusion. Promouvoir la citoyenneté responsable consiste à intégrer des participants pour fabriquer un cercle en carton, symbole d’intégration. Des panneaux accrochés aux arbres du parc montrent un contraste violent entre l’apparence correcte (du fonctionnaire) et la pourriture de l’esprit (nazi). Les arbres de la forêt de Naliboboki forment un réseau et un symbole de la vie qui y fut sauvegardée. Les participants aux ateliers créatifs n’utilisent que des éléments de la nature, feuilles, branches, paille et épis de seigle. Ici c’est la forêt elle-même qui est lieu de mémoire : l’arbre est la métaphore de la vie, celle des 1200 personnes qui y ont été sauvées. Sylvain CALONNE, visiteur et président de la Société d'histoire de Villeneuve d'Ascq, France

MINSK (Biélorussie)